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BSPCE : faire le bon choix avant la nouvelle année

Les BSPCE, acronyme de Bons de Souscription de Parts de Créateur d’Entreprise, occupent une place de plus en plus centrale dans l’écosystème des startups et des entreprises innovantes. Selon plusieurs études menées sur l’écosystème French Tech, plus de 60 % des startups en phase d’amorçage ou de série A proposent aujourd’hui un dispositif d’intéressement en actions à leurs salariés.

Ce mécanisme s’est imposé comme un outil structurant de rémunération différée et de fidélisation. Il répond à une réalité bien connue des jeunes entreprises. Les ressources financières sont souvent limitées et la concurrence pour attirer des profils qualifiés reste forte. Pour les salariés et dirigeants concernés, une question revient fréquemment à l’approche de la nouvelle année. Accepter des BSPCE constitue-t-il une réelle opportunité financière ou un engagement qu’il convient d’examiner avec recul ?

Pourquoi les BSPCE sont de plus en plus utilisés dans les startups

Les BSPCE répondent avant tout à un besoin structurel des entreprises en forte croissance. Durant les premières années d’activité, la trésorerie reste souvent sous tension. Selon les données de Bpifrance, près de 70 % des startups françaises ne sont pas encore rentables après trois ans d’existence.

Dans ce contexte, proposer une rémunération exclusivement composée de salaire fixe peut rapidement devenir un frein. Les BSPCE permettent de compléter la rémunération sans alourdir immédiatement les charges. Ils introduisent une logique de partage de la création de valeur. Les salariés ne sont plus uniquement rémunérés pour leur contribution immédiate. Ils participent aussi, potentiellement, à la réussite future de l’entreprise. Ce mécanisme favorise l’engagement et encourage une vision de long terme.

Comment fonctionnent les BSPCE ?

Les BSPCE donnent le droit d’acheter des actions de l’entreprise à un prix fixé à l’avance, appelé prix d’exercice. Ils sont attribués aux salariés et à certains dirigeants d’entreprises éligibles, soumises à l’impôt sur les sociétés et répondant à des critères précis liés à leur caractère innovant.

Dans la pratique, les BSPCE s’exercent à une date ultérieure, sous réserve du respect de certaines conditions. Ils sont le plus souvent assortis d’un mécanisme de vesting. Les droits sont alors acquis progressivement, à condition de rester dans l’entreprise sur une période définie. Les dispositifs les plus courants s’étalent sur trois à quatre ans.

Pour la startup, l’objectif est clair. Il s’agit de fidéliser les équipes tout en alignant les intérêts individuels avec la performance à long terme.

Les avantages des BSPCE pour les salariés

L’intérêt principal des BSPCE réside dans leur potentiel de gain. En cas de croissance significative ou d’opération de liquidité réussie, comme une cession ou une introduction en bourse, la plus-value peut être importante. Le gain dépend directement de l’écart entre le prix d’exercice et la valorisation de l’entreprise au moment de la sortie.

Les BSPCE bénéficient également d’un régime fiscal spécifique, distinct de celui des salaires. Sous certaines conditions d’ancienneté et de détention, la fiscalité applicable peut s’avérer plus favorable. Cet élément renforce l’attractivité du dispositif pour les profils prêts à accepter une part de rémunération différée.

Au-delà de l’aspect financier, les BSPCE contribuent souvent à renforcer le sentiment d’appartenance. Devenir actionnaire potentiel crée un lien plus fort avec le projet. Il favorise un alignement d’intérêts entre les salariés, les fondateurs et les investisseurs.

Les limites et les risques à ne pas sous-estimer

Les BSPCE comportent des contraintes importantes qu’il convient d’anticiper. Le vesting peut limiter la liberté professionnelle. Un départ anticipé entraîne, dans la plupart des cas, la perte des BSPCE non acquis. Cette contrainte peut peser sur certaines décisions de carrière.

Le risque financier existe également. Les BSPCE exposent les salariés à une double dépendance. Leur emploi et une partie de leur rémunération potentielle reposent sur la même entreprise. En l’absence d’opération de liquidité, les BSPCE restent souvent illiquides pendant plusieurs années. Dans de nombreux cas, ils ne génèrent aucun gain.

Il existe enfin un risque d’illusion de valeur. Les projections de croissance peuvent être ambitieuses, alors que la trajectoire réelle d’une entreprise reste soumise à de nombreux aléas économiques et opérationnels.

Conclusion

Les BSPCE occupent désormais une place structurante dans les politiques de rémunération des startups et des entreprises innovantes. Ils permettent d’associer les équipes à la création de valeur, de renforcer l’engagement sur la durée et d’aligner les intérêts des salariés, des fondateurs et des investisseurs.

Comme tout mécanisme d’intéressement, les BSPCE impliquent des conditions et des contraintes qu’il convient de bien comprendre. Leur pertinence dépend à la fois de la situation de l’entreprise, des modalités contractuelles et du projet professionnel de chacun.

Avant la nouvelle année, prendre le temps d’analyser ces éléments permet d’aborder les BSPCE de manière éclairée. Lorsqu’ils sont bien compris et intégrés dans une réflexion globale sur la rémunération et la carrière, ils peuvent constituer un levier pertinent pour participer à une aventure entrepreneuriale et à la création de valeur sur le long terme.

L'auteur.e

Victoria Groc, Responsable d’accompagnement des entrepreneurs chez WE DO GOOD

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